vendredi 20 décembre 2013

Petites scènes capitales de Sylvie Germain

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J'ai lu Petites scènes capitales, le dernier roman de Sylvie Germain, dans le cadre du partenariat avec PriceMinister, et j'ai trouvé ce texte troublant, lyrique et très bien écrit.

Pour la rentrée littéraire 2013, l’'avant Mai 68, puis sa traversée, font irruption dans l’'oeuvre de Sylvie Germain.
Comme une tapisserie de légende, les fils de l’'intime et du tragique se tissent en Petites scènes capitales, qui du berceau jusqu’'à la mort disent l'’infini bonheur d’'être au monde, fût-ce au prix de douleurs difficiles à endormir.


A travers 49 courts récits impressionnistes et d'une grande sensibilité, Sylvie Germain raconte l'existence et l'errance de Lili. Ces petites scènes capitales conjugent les tragédies, celle familiale tout d'abord car Lili doit composer avec un père taiseux qu'elle adore, la mort d'une mère qu'elle n'a jamais connue, sa belle-mère, Vivianne, un ancien mannequin, inaccessible, déjà nantie de quatre enfants, une fille, une fils et deux jumelles - mais aussi celle amoureuse, existentielle...
Face à cette famille recomposée, Lili peine à trouver sa place. Elle est discrète, ne trouve en elle rien d'exceptionnel et souffre de ne pouvoir se faire aimer et remarquer davantage.
Au fil du temps, cette famille reconstituée se transforme, au gré de tragédies, qu'un pique-nique un bel après-midi initiera de manière terrible. Une séance photo improvisée, une chute et plus rien ne sera plus comme avant ... Chaque membre de la famille soigne son désespoir et son chagrin d'une manière qui lui est propre. Les personnalités se révèlent et les coeurs se referment. Lili "la discrète" assiste, fidèle à elle-même, à la brisure d'une famille qui ne se relèvera jamais.
Tout au long de sa vie, Lili sera en quête d'amour, une quête permanente et illusoire, faite avant tout d'interrogations.

Les chapitres, très courts, ressemblent à des instantanés, des photos prises de moments fugaces mais révélateurs, ou alors à des peintures impressionnistes qui mettent en valeur des moments de grâce, terribles et beaux à la fois. Les premières fois, les découvertes, les traumatismes, les éblouissements, les moments d'éclats, autant d'instants saisis par la poésie lyrique de Sylvie Germain.
La beauté de ce livre réside dans beaucoup de choses mais essentiellement pour moi dans l'acuité du regard de son auteur et son écriture qui accompagne l'errance de son (anti?)-héroïne dans les moments les plus tragiques, tendres et triviaux de son quotidien.
Ce roman d'apprentissage joue sur les symboles, l'art de la belle phrase et la richesse lexicale. D'une grande maîtrise littéraire et narrative, le récit se fait parfois exigent. Mais il n'est jamais désespérant, pour l'auteur et pour Lili, la notion de "salut" est toujours possible, et avec elle, les belles rencontres et l'optimisme (la scène finale en est d'ailleurs un bel exemple).

Je ne dirais pas qu'il s'agit là de mon roman préféré de l'auteur. Je garde une admiration toute particulière pour le premier que j'ai découvert, le terrible mais magnifique L'Enfant Méduse, et deux autres textes découverts plus tardivement, Tobie des marais et Jours de colère. J'ai été un petit peu moins séduite par l'aspect un petit plus "dispersé" de l'intrigue et par le style, encore plus esthétique, qu'auparavant.

Ce livre a été lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire PriceMinister-Rakuten. Merci à Oliver !

Note attribué au livre : 16/20

Lien vers la fiche produit : http://www.priceminister.com/offer/buy/208329731/petites-scenes-capitales-de-s-germain.html

1 commentaire:

  1. Oh ba mince un Germain!!
    Grande fan de cette auteur et je n'ai pas du tout suivi ça. Merci à toi! ^^

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